Le Radon : un poison dans votre habitation

Le radon : un danger qui peut toucher n’importe qui, n’importe où.

Le radon (isotope 222) est un gaz rare, quasi inerte chimiquement, incolore et inodore. Il est produit naturellement par la désintégration radioactive du radium, lui-même élément de la chaîne de désintégration de l’uranium 238. L’uranium est un élément qui existe en petites quantités dans la plupart des roches, en particulier volcaniques ou granitiques. Le radon s’échappe des sols, pénètre par les fissures et stagne souvent dans les habitations.

Le radon est un gaz carcinogène impliqué dans la genèse du cancer du poumon, il est à ce titre étudié et surveillé par les instances sanitaires internationales (Groupe 1 du Centre International de Recherche sur le Cancer).

Quelques zones de la région « Provence-Alpes-Côte d’Azur » (PACA) sont soumises à d’importantes émanations naturelles de radon. En effet, des mesures réalisées dans les 6 départements de la région PACA entre 1997 et 2000 révèlent que 21% des mesures dépassent 100 Bq/m3 dont 12% sont comprises entre 100 et 200 Bq/m3, 6% entre 200 et 400 Bq/m3, 2,5% entre 400 et 1000 Bq/m3 et près de 1% ont des valeurs supérieures à 1000 Bq/m3. Le risque de cancer du poumon augmente de 16 % par accroissement de 100 Bq/m3 de radon domestique.

La région PACA est une des régions d’Europe les plus touchées par la pollution atmosphérique principalement due à l’augmentation du trafic routier et des contributions de régions industrialisées telles que la vallée du Pô, l’Etang de Berre... ainsi qu’au climat méditerranéen chaud. Du fait de cette caractéristique, le radon a souvent été relégué au second plan par rapport aux polluants les plus communs (ex. ozone). Néanmoins, il a été établit que le radon, du fait de ses spécificités (accumulation en milieu intérieur, gaz naturel inodore), représente un risque non négligeable à prendre en compte de toute urgence dans certaines zones.

Arches-Conseils mène des études afin de caractériser ce risque sanitaire, à la fois au niveau de l’habitation (ex. environnement et structure de l’habitat) qu’au niveau des comportements individuels (ex. le mode de vie est également un facteur important) afin d’orienter les particuliers et les politiques sur des moyens et stratégies à mettre en œuvre pour atténuer les risques liés au radon. Grâce à une méthodologie innovante d’analyse des liens entre des données sanitaires et environnementales à des échelles spatio-temporelles différentes et au couplage entre plusieurs modélisations adaptées à la gestion des incertitudes et à la détermination de la part respective, voire synergique entre plusieurs cofacteurs (ex. tabagisme, mode de vie), Arches-Conseils évalue l’impact sanitaire de l’exposition au radon grâce à deux approches : la logique floue et les réseaux bayésiens.

La connaissance de l’exposition des populations au radon est un élément essentiel de la définition et de l’orientation des politiques de gestion des risques.

radon dans la maison

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S. Pérez, P. Hebel, P. Sicard, C. Lê, G. Maignant, C. Renou, E. Cissé, P. Staccini
SHS Web of Conferences 3 02007 (2012)
DOI: 10.1051/shsconf/20120302007